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Marcher par la foi

La dépendance n'est pas une faiblesse à cacher, mais une bénédiction à embrasser. En nous appuyant sur Dieu, nous découvrons que nos limites humaines deviennent le point de départ de sa puissance divine.

Marcher par la foi

Marcher par la foi


La vie chrétienne est caractérisée par une tension permanente entre deux modes de vie : marcher par la foi ou marcher par la vue. L’apôtre Paul souligne ce contraste dans 2 Corinthiens 5:7 : « Nous marchons par la foi et non par la vue. » Ce verset est une invitation à tous les croyants à ne pas se laisser guider par ce qu'ils voient ou ressentent, mais par une confiance totale en Dieu, même lorsque les circonstances semblent contraires.



1. Le contraste entre marcher par la foi et marcher par la vue

Pierre, qui marche sur l'eau pour rejoindre Jésus, est un exemple marquant de cette dualité. Au début, Pierre marche par la foi, fixant ses yeux sur Jésus, et parvient à défier les lois naturelles. Mais lorsqu'il commence à prêter attention aux vagues et au vent, il marche par la vue, c’est-à-dire qu’il laisse ses sens et ses émotions prendre le dessus, et il commence à couler. Ce récit illustre à quel point la foi implique une attention constante à Christ. L'instant où l’on détourne les yeux de Lui, on est submergé par la peur, le doute, et on "coule".

Dans notre quotidien, nous vivons cette même réalité. La marche par la foi exige de fixer nos yeux sur Jésus en dépit des obstacles, tandis que la marche par la vue nous entraîne à réagir selon nos propres perceptions, souvent limitées et erronées. Si ce matin tu as l’impression de couler, cela pourrait être parce que tu as cessé de marcher par la foi, c'est-à-dire que tu as cessé de dépendre de Dieu pour t’appuyer sur tes propres forces ou circonstances visibles.



2. Les fausses idées autour de la foi

Il existe de nombreuses fausses conceptions de la foi. Beaucoup la perçoivent comme une puissance qui nous permet de réaliser des exploits ou d'accomplir de grandes choses. Mais la foi biblique n'est pas simplement une force qui produit des miracles visibles. Elle est une confiance totale en Dieu, une marche quotidienne dans Sa volonté, même quand les résultats ne sont pas immédiatement perceptibles.

Hébreux 11 est un passage fondamental sur la foi. L'auteur rappelle que "sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu" (Hébreux 11:6). Cela signifie que tous les efforts, les bonnes actions ou les sacrifices que nous pouvons faire pour plaire à Dieu sont vains s’ils ne sont pas accompagnés de foi. Il est impossible d’être agréable à Dieu sans croire en Lui. La foi est essentielle, non seulement pour le salut, mais aussi pour vaincre la peur, le péché et les défis de la vie. Elle est l’élément qui rend possible l’impossible.



3. La foi dans un monde en crise

Luc 18:8 nous pose une question percutante : « Lorsque le Fils de l'homme viendra, trouvera-t-il encore la foi sur la terre ? » Ce passage rappelle que la foi véritable deviendra rare dans les derniers temps. Alors que les crises mondiales – politiques, écologiques, économiques – s’intensifient, Jésus nous invite à examiner l’état de notre foi. Est-ce que notre foi résiste aux tempêtes ? La foi n’est pas seulement nécessaire, elle est précieuse, et elle doit être nourrie et cultivée. La foi biblique, celle qui dépend totalement de Dieu, devient une denrée rare.

Il est donc primordial de renforcer notre foi. Chaque jour, nous devons prier avec insistance comme les disciples : « Seigneur, augmente notre foi » (Luc 17:5) et comme le père de l'enfant possédé : « Viens au secours de mon incrédulité » (Marc 9:24). Ces prières sont essentielles pour traverser les défis spirituels et continuer à marcher par la foi, même quand tout semble s'effondrer autour de nous.



4. L'insensé face à la foi

Proverbes 26 nous met en garde contre l’insensé, celui qui refuse d’apprendre de Dieu. Comme le chien qui retourne à son vomi, l’insensé répète ses erreurs sans jamais chercher la sagesse. L'insensé se croit sage, mais il est aveugle à sa propre folie. Cela nous met en garde contre l'orgueil spirituel : penser que nous n’avons plus besoin de prier, que nous n’avons plus besoin d’apprendre ou de dépendre de Dieu, c’est agir comme un insensé.

L’humilité est la clé pour marcher par la foi. Marcher par la foi signifie reconnaître que nous avons besoin de Dieu chaque jour. Si je néglige la prière, c'est que je pense pouvoir tout accomplir par mes propres moyens. Or, « Dieu résiste aux orgueilleux, mais Il fait grâce aux humbles » (Jacques 4:6). Chaque matin, nous devons nous rappeler notre dépendance totale envers Dieu, comme Jacob qui, après avoir lutté avec Dieu, s’est appuyé sur un bâton pour marcher.



5. Exégèse de Hébreux 11:21 : "Par la foi, Jacob a béni, peu avant sa mort, chacun des fils de Joseph et s'est prosterné pour adorer Dieu, en prenant appui sur l'extrémité de son bâton."

Dans Hébreux 11:21, l’auteur choisit un moment particulier dans la vie de Jacob pour illustrer sa foi. À première vue, ce moment – bénir les fils de Joseph et s'appuyer sur son bâton – ne semble pas être un exploit héroïque. Mais cela montre une réalité spirituelle profonde.


Jacob et son bâton : la dépendance totale à Dieu

Le bâton de Jacob est bien plus qu’un simple accessoire de soutien physique. Il symbolise un changement radical dans sa vie spirituelle, une métaphore de la dépendance qu’il a désormais envers Dieu. Dans Genèse 32, Jacob a une rencontre décisive avec Dieu lorsqu'il lutte avec un mystérieux homme, reconnu plus tard comme une apparition divine. Après avoir lutté toute la nuit, Dieu frappe Jacob à la hanche, déboîtant son articulation. Ce moment marque un tournant pour Jacob. Avant cette rencontre, Jacob était un homme rusé, un manipulateur qui s’appuyait sur ses propres forces et stratégies pour obtenir ce qu'il voulait. Son nom, qui signifie "supplanteur" ou "trompeur", reflétait bien sa nature.


La blessure à la hanche, qui l'a fait boiter pour le reste de sa vie, est devenue un rappel constant de sa faiblesse physique, mais aussi de sa dépendance spirituelle envers Dieu. Le bâton, qu’il utilise désormais pour marcher, symbolise cette transformation. Marcher par la foi, pour Jacob, signifie apprendre à s'appuyer sur Dieu comme il s’appuie sur son bâton. Ce n’est plus par ses propres forces qu’il avance, mais par la grâce et la puissance de Dieu. Chaque pas qu’il fait est une déclaration de foi : "Je ne peux plus marcher seul ; j’ai besoin de mon Dieu pour avancer."


Ce bâton représente bien plus qu'un simple soutien physique, c’est une image de la dépendance absolue à laquelle Dieu nous appelle tous. Trop souvent, comme Jacob avant sa rencontre avec Dieu, nous nous appuyons sur nos propres capacités, notre intelligence, nos ressources ou même notre réputation pour naviguer dans la vie. Mais tout comme Dieu a permis à Jacob d’être brisé physiquement pour qu’il puisse être restauré spirituellement, Dieu permet parfois des brisements dans nos vies pour que nous apprenions à nous appuyer entièrement sur Lui.


La marche chrétienne est une marche de foi où nous reconnaissons notre incapacité à tout gérer par nous-mêmes. Le bâton de Jacob devient une leçon vivante : nous devons tous marcher "en boitant", c'est-à-dire avec la reconnaissance que sans Dieu, nous sommes faibles, mais que dans notre faiblesse, sa force se manifeste pleinement. Cela rejoint la célèbre déclaration de l’apôtre Paul : "Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse" (2 Corinthiens 12:9). Comme Jacob, nous devons marcher avec la conscience que c’est seulement lorsque nous nous appuyons sur Dieu que nous pouvons continuer à avancer.


La dépendance n'est pas une faiblesse à cacher, mais une bénédiction à embrasser. En nous appuyant sur Dieu, nous découvrons que nos limites humaines deviennent le point de départ de sa puissance divine. En acceptant le "boitement" spirituel, nous faisons l’expérience de la véritable liberté qui se trouve dans une vie totalement dépendante de Lui. Jacob a fini par comprendre que sa vraie force ne résidait pas dans ses talents ou ses ruses, mais dans sa capacité à s'appuyer sur Dieu. Le bâton sur lequel il s’appuie devient ainsi une représentation visuelle de la vie chrétienne : marcher par la foi, c’est marcher avec Dieu comme soutien principal.


Le changement de nom : de Jacob à Israël, une transformation d’identité

Le changement de nom de Jacob en Israël marque un tournant crucial dans sa vie spirituelle, mais aussi dans l’histoire de l’Alliance que Dieu fait avec son peuple. Dans la Bible, les noms ont une signification profonde et révèlent souvent le caractère, le destin, ou l’appel d’une personne. Quand Dieu change le nom de quelqu’un, il transforme non seulement son identité, mais également sa destinée. Ainsi, lorsque Dieu change le nom de Jacob, Il ne fait pas que modifier une appellation ; Il redéfinit son identité spirituelle et le rôle qu'il jouera dans l’histoire de la rédemption.


Jacob, dont le nom signifie "supplanteur" ou "trompeur", a vécu une grande partie de sa vie en manipulant et en cherchant à obtenir ce qu’il voulait par des moyens souvent malhonnêtes. Dès sa naissance, il avait déjà la réputation de vouloir "supplanter" son frère Ésaü en lui prenant son droit d’aînesse. Tout au long de sa jeunesse, Jacob a cherché à se hisser au sommet, que ce soit en trompant son père Isaac ou en subtilisant la bénédiction destinée à son frère. Il a constamment manœuvré pour obtenir ce qu’il pensait être son dû.


Mais lorsque Dieu change son nom en Israël, qui signifie "celui qui lutte avec Dieu" ou "prince de Dieu", une transformation profonde a lieu. Le changement de nom de Jacob se produit dans le contexte de sa lutte avec Dieu à Peniel (Genèse 32). C’est un moment clé où Jacob est confronté à la réalité de sa propre faiblesse, de son incapacité à continuer à vivre par ses propres moyens. La lutte toute la nuit avec Dieu représente en réalité une lutte intérieure, celle de son ancienne nature de Jacob qui veut contrôler, manipuler, et celle de l’appel divin à se soumettre, à dépendre de Dieu.


Lorsque Dieu lui demande : "Quel est ton nom ?", il ne s’agit pas simplement d’une question d'identité formelle. Dieu invite Jacob à reconnaître qui il a été jusqu’à ce point : un trompeur, un homme qui s'est appuyé sur ses propres forces. En déclarant "Je suis Jacob", il confesse enfin sa nature humaine corrompue. C’est alors que Dieu lui accorde un nouveau nom, Israël, pour symboliser sa nouvelle identité. Ce nouveau nom n’est pas seulement une promesse de transformation, mais une marque de grâce : Dieu choisit de bénir Jacob non à cause de ses mérites passés, mais à cause de son plan souverain pour lui.


Cependant, il est fascinant de noter que, même après ce changement de nom, l'auteur de Hébreux 11:21 choisit de l'appeler Jacob, et non Israël. Pourquoi ? Parce que ce rappel constant du nom "Jacob" est une invitation pour les lecteurs à se souvenir d’où il vient. Avant de devenir un héros de la foi, Jacob était un homme faible, faillible, un trompeur. Ce rappel souligne la grâce de Dieu qui prend les "Jacob" de ce monde, des hommes et des femmes brisés et imparfaits, et les transforme en "Israël", des princes et princesses de Dieu.


Ce processus de transformation nous concerne tous. Avant de devenir des "Israël", nous avons tous été des "Jacob". Nous avons tous cherché, à un moment donné, à nous appuyer sur nos propres forces, à manipuler les circonstances pour atteindre nos objectifs. Mais Dieu, dans sa grâce infinie, ne nous laisse pas dans cet état. Il nous rencontre dans notre faiblesse, comme Il l’a fait avec Jacob, et nous appelle à une nouvelle identité. Par la foi, Il nous transforme pour que nous devenions non plus des trompeurs ou des manipulés par nos désirs charnels, mais des héritiers de Sa promesse.


Ce changement de nom, ce changement d'identité, est l'essence même de la marche par la foi. Marcher par la foi, c’est accepter que notre passé, aussi imparfait soit-il, ne nous définit plus. Comme Jacob, nous pouvons dire : "Oui, j’ai été un trompeur, mais par la grâce de Dieu, je suis devenu un prince de Dieu." Ce processus de transformation est un voyage, une marche qui ne se fait pas en un jour, mais qui continue tout au long de notre vie. Même après avoir reçu un nouveau nom, nous pouvons encore parfois nous comporter comme des "Jacob", mais Dieu, dans sa fidélité, continue à œuvrer en nous pour que nous devenions de plus en plus des "Israël".


Ainsi, l’histoire de Jacob est une histoire d’espoir pour chacun de nous. Si Dieu a pu transformer un homme aussi rusé et imparfait que Jacob en un héros de la foi, alors Il peut faire de même pour nous. Marcher par la foi, c’est accepter cette transformation divine, c’est s’appuyer sur Dieu dans nos faiblesses et croire qu’Il fait de nous des "Israël", des cohéritiers de Sa promesse et des ambassadeurs de Son royaume.



Conclusion :

Marcher par la foi est un appel à la dépendance, à l'humilité, et à une confiance totale en Dieu. Comme Jacob, qui a appris à marcher différemment après sa rencontre avec Dieu, nous devons accepter que notre marche chrétienne nous transforme, nous rende plus dépendants de Dieu, et nous éloigne de l'autosuffisance. Que ce soit dans les moments de succès ou de lutte, la foi nous pousse à nous appuyer sur Dieu chaque jour, car "sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu" (Hébreux 11:6).

Réflexions et discussions en petit groupe :

  • Marcher par la foi implique souvent d’accepter des moments de faiblesse et de brisement pour dépendre davantage de Dieu. Peux-tu partager une expérience où Dieu a utilisé une épreuve ou une faiblesse pour te rapprocher de Lui et renforcer ta foi ? Comment cette expérience a-t-elle changé ta manière de marcher avec Lui ?

  • Quelle est la chose dans ta vie sur laquelle tu t'appuies le plus en dehors de Dieu (relations, travail, capacités personnelles) ? Comment peux-tu commencer à transférer cette dépendance vers Dieu, à l’image de Jacob qui s’appuie sur son bâton après sa rencontre avec Dieu ?

  • Le changement de nom de Jacob en Israël symbolise une transformation d’identité. Quels aspects de ton ancienne "identité" Dieu est-il en train de transformer aujourd’hui ? Comment cette transformation t'aide-t-elle à marcher par la foi et non par la vue ?

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