Adrien Jodozy
Entre le rire d'incrédulité de Sarah et son rire de joie à la naissance d'Isaac, il y a la grâce et la foi. Dieu a transformé son désespoir en espérance, sa stérilité en fécondité. Il veut faire de même dans nos vies.
Espérer par la foi
Introduction
1) Cette stérilité qui nous touche tous
Dans Genèse 11:29-30, Sarah est présentée comme la femme d'Abram, stérile et sans enfants. Contrairement aux autres personnages de la généalogie, on ne connaît ni son ascendance ni sa descendance. Elle est définie par sa stérilité, un état qui, à l'époque, était perçu très négativement. La stérilité signifiait l'absence de descendance, un signe de malédiction, une remise en question de la valeur de la femme, entraînant honte et marginalisation sociale.
Comme Sarah, tu te trouves certainement dans une situation de stérilité, stérilité qui peut être vue comme :
une situation de souffrance qui te mène au désespoir
une situation de ta vie qui ne porte pas de fruit
une situation où tu te sens coincé et limité
En réalité, si nous sommes honnêtes, nous sommes tous une Sarah quelque part. Nous faisons face à des situations de stérilité, de souffrance, de désespoir, où nous nous sentons coincés et limités. Mais c'est précisément dans ces moments que Dieu veut agir.
2) Comment gérer le test de l’attente ?
a) Adorer Dieu et non les bénédictions de Dieu
Dieu a promis à Abram qu'il serait le père d'une grande nation. Pourtant, les années passent, Sarah reste stérile, et l'attente devient insupportable. Après dix ans, désespérée, Sarah propose à Abram d'avoir un enfant avec sa servante Agar (Genèse 16:1-4). Ils prennent les choses en main, cherchant à accomplir la promesse de Dieu par leurs propres moyens.
Ce choix révèle que Sarah place son espoir davantage dans la bénédiction de Dieu que dans Dieu lui-même. Son désir d'avoir un enfant est devenu une idole, prenant la place de Dieu dans son cœur. Elle cherche à combler son vide par ses propres efforts, s'éloignant ainsi du plan divin.
Combien de fois faisons-nous de même ? Fatigués d'attendre, nous prenons les choses en main :
- Nous cherchons des solutions faciles pour combler nos désirs, même si elles nous éloignent de Dieu.
- Nous nous laissons guider par notre désespoir plutôt que par notre foi.
- Nous adorons les dons de Dieu plus que Dieu lui-même.
La foi véritable consiste à s'attendre à Dieu lui-même, et non s'attendre seulement à ses bénédictions. Comme le dit Hébreux 11:11, Sarah a finalement cru en la fidélité de Dieu, étant convaincue que celui qui avait fait la promesse est fidèle. Elle a déplacé son regard des bienfaits de Dieu vers Dieu lui-même.
Dieu ne t'accordera jamais cette bénédiction que tu attends si cette bénédiction peut voler la première place dans ton coeur que Dieu doit occuper. Alors Dieu te fait attendre, afin que tu réorientes tes attentes et que tu commences à espérer en Dieu par la foi.
Espérer par la foi, c'est développer une relation authentique et profonde avec Dieu pour qui il est pas pour ce qu'il peut nous apporter,, chercher sa présence avant ses présents. C'est voir la prière non comme un devoir, mais comme une opportunité de parler à notre Père céleste, lire la Bible pour mieux le connaître, venir à l'église pour le louer, aimer sans attendre en retour.
En plaçant notre espérance en Dieu avant tout, nous trouvons la véritable satisfaction. Les bénédictions deviennent accessoires face à la richesse de connaître Dieu. C'est Dieu qui comble véritablement notre cœur, pas ce qu'Il peut nous offrir.
b) Le temps d'attente est un cadeau, non un fardeau
Sarah ne comprenait pas que le temps d'attente imposé par Dieu n'était pas un fardeau, mais un cadeau. Elle voyait cette période comme une épreuve insupportable et a cherché à prendre les choses en main, s'éloignant ainsi du plan de Dieu.
Comme Sarah, nous pouvons être tentés de considérer l'attente comme une contrainte qui nous empêche d'atteindre nos désirs. Pourtant, ce temps est une opportunité offerte par Dieu pour :
Développer notre relation avec Lui.
Affermir notre connaissance de Sa personne.
Renforcer notre foi.
Transformer notre cœur en cultivant des qualités comme l'amour, la compassion, la joie, la reconnaissance, l'humilité, la patience et l'assurance.
Toucher positivement ceux qui nous entourent.
Nous protéger en nous évitant des déceptions inutiles.
Nous préparer à accueillir la récompense avec reconnaissance.
Le silence de Dieu ne signifie pas Son inaction. Il travaille activement dans nos vies et dans celles des autres, même si nous ne le percevons pas immédiatement. Dieu nous façonne dans l'attente, rendant notre foi plus persévérante et victorieuse. Ne lâche pas prise, tiens bon et continue d'espérer en Lui.
En conclusion, pose-toi cette question : Qui attend qui ? Est-ce toi qui attends Dieu, ou Dieu qui t'attend ?
3) La stérilité est la terre fertile de la grâce
Comment Sarah a-t-elle pu enfanter malgré sa stérilité et son âge avancé ? Par la grâce de Dieu. Sa situation d'impuissance totale a été le terrain où la puissance de Dieu a pu se manifester pleinement. C'est dans notre faiblesse que sa force se révèle.
Nous aussi, nous sommes spirituellement stériles, incapables par nous-mêmes de produire le salut. Mais Dieu, dans sa grâce, vient transformer notre stérilité en fécondité. Il nous rend capables de porter du fruit, non par nos propres efforts, mais par sa puissance.
Reconnaître notre incapacité nous ouvre à la grâce divine. Comme Sarah, nous sommes appelés à nous appuyer non sur nos propres forces, mais sur la fidélité de Dieu. C'est dans notre stérilité que Dieu fait germer les plus grands miracles.
Conclusion
Entre le rire d'incrédulité de Sarah et son rire de joie à la naissance d'Isaac, il y a la grâce et la foi. Dieu a transformé son désespoir en espérance, sa stérilité en fécondité. Il veut faire de même dans nos vies.
Nous sommes invités à espérer par la foi, à placer notre confiance non dans les bénédictions de Dieu, mais en Dieu lui-même. À voir nos temps d'attente non comme des fardeaux, mais comme des opportunités de grandir, de renforcer notre relation avec lui.
Espérer par la foi, c'est croire que Dieu transforme nos déserts en jardins fertiles. Ne laissons pas notre impatience nous détourner du plan parfait de Dieu. Choisissons d'espérer en lui, de nous attacher au Donateur plutôt qu'au don.
Questions pour la réflexion et la discussion :
1. Dans quels domaines de ta vie ressens-tu une "stérilité", et comment peux-tu les remettre entre les mains de Dieu ?
2. As-tu déjà pris des décisions par impatience qui t'ont éloigné du plan de Dieu ? Comment peux-tu rectifier cela ?
3. Comment peux-tu cultiver une foi qui s'attend à Dieu lui-même plutôt qu'à ses bénédictions ?